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Photo du rédacteurGenny Ifigeneia

Hématomes et anti-inflammatoires: gares aux abcès!

✅️ Nous venons de croiser deux cas consécutifs d'hématomes qui se transforment en abcès et on va vous expliquer pourquoi cela se produit.


Le premier cas ici en photo: coup de pied massif d'un copain de pré dans la cuisse de la jument. Un gros épanchement de sang se crée dans toute la cuisse.


Dans ce type de cas, le corps crée une dilatation des vaisseaux (inflammation) pour acheminer des cellules souches, drainer le sang par le biais du système lymphatique, et envoyer des globules blancs pour s'assurer dans ce remu ménage qu'aucun foyer bactérien ne se développe. Pour que tout cela ait lieu, le corps envoie un signal de douleur pour dire à la jument "ne bouge pas, on repare". C'est comme éteindre une voiture qui roule.


Sauf que le vétérinaire passé par là a mis le cheval sous anti inflammatoires. Pour le coup, le temps du traitement, elle a bien marché. Mais une fois le traitement fini, stupeur: la cuisse est dure et chaude et encore plus douloureuse qu'avant.


Le sang qui a stagné sans être évacué, a pourri. La blessure interne qui n'a pas reçu de cellules réparatrices a même continué de saigner. Il a fallu trois semaines pour que l'abcès qui s'est formé perce. Et cela sur une partie de la cuisse seulement. La deuxième séance a eu lieu aujourd'hui pour aider le reste de l'abcès à percer.


Deuxième cas: une extension ligamentaire accidentelle dans le pied d'une pouliche. Le ligament saigne et forme un hématome interne. Anti inflammatoires prescrits, le sang stagné, pourrit, et forme un abcès intra articulaire. Le corps fait une fièvre pour essayer d'éradiquer le foyer bactérien, réponse du vétérinaire : les anti-pyretiques. Le corps est privé de toute défense.


D'un point de vue extérieur il est considéré que le corps est impuissant (alors qu'il est rendu impuissant), et on met la pouliche sous antibiotiques, lesquels, comme expliqué dans un autre articles, sont de moins en moins efficaces, le corps faisant le nécessaire pour en contourner l'action et s'en protéger, puisque les effets secondaires sont conséquents. Plus de solutions aujourd'hui pour cette pouliche en pleine forme, si on exclue ce pied accidenté.


On espère, par l'action du soin, encourager l'inflammation locale, et le drainage de l'abcès. Et on se dit qu'il faut le répéter, le confirmer, le chanter si besoin : un anti inflammatoire est un anti guérison. Je reprends ici la définition d'une inflammation par The National Institute of Cancer (si même eux le disent !):


"L'inflammation est une réponse normale du corps à une blessure ou à une infection. L'inflammation se produit lorsque le corps libère des produits chimiques qui déclenchent une réponse immunitaire pour combattre l'infection ou guérir les tissus endommagés. Une fois la blessure ou l’infection guérie, le processus inflammatoire prend fin."


En conclusion, suite à un choc, particulièrement s'il y a suspicion d'hématome ou d'épanchement, pas d'anti-inflammatoire surtout! Au risque de générer des abcès colossaux qui sont encore plus douloureux par la suite et peuvent générer des nécroses tissulaires s'ils sont mal placés et ne percent pas.




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