Petit article du jour, pour parler de la cortisone !
La cortisone est un anti-inflammatoire stéroïdien (contrairement aux anti-inflammatoires "classiques" qui sont eux des anti-inflammatoires non stéroïdiens). La cortisone est dite stéroïdienne en ce qu'elle est un produit de synthèse dérivé d'hormones, qui n'agit pas que sur le blocage de l'inflammation, mais agit aussi sur le métabolisme et le système immunitaire au complet.
La cortisone est généralement absorbée par l’organisme par voie orale. Son assimilation est jugée effective à 80% et est rapide. Elle se fixe directement au niveau des cellules du corps via les récepteurs de la membrane de chacune de ces cellules, avant d'y pénétrer pour en modifier son fonctionnement.
En effet la cortisone va se loger dans le noyau des cellules pour modifier leur capacité à exprimer leur fonctionnement génétique naturel. A savoir qu'elle empêche les protéines impliquées dans la réaction inflammatoire de remplir leur fonction. Ainsi, la cellule ne peut générer aucune inflammation.
Rappel de la définition d'une inflammation par The National Institute of Cancer :
"L'inflammation est une réponse normale du corps à une blessure ou à une infection. L'inflammation se produit lorsque le corps libère des produits chimiques qui déclenchent une réponse immunitaire pour combattre l'infection ou guérir les tissus endommagés. Une fois la blessure ou l’infection guérie, le processus inflammatoire prend fin."
La cortisone empêche donc la cellule d'enclencher tout processus de guérison, dans le but d'apporter du confort (plutôt que de chercher à comprendre contre quoi le corps essaye de lutter). C'est pour cette raison qu'elle est qualifiée "d'immunosuppresseur".
Nous sommes de ce fait défavorables à l'usage de la cortisone pour toute situation où le retour à la santé est recherché. C'est en effet l'agent Numéro 1 "anti-guérison". La cortisone n'a de sens que dans une logique palliative, en fin de vie, ou dans le but de traiter une allergie innée (allergies aux piqures de guêpe par exemple, aux poils de chats, ou à certains aliments).
La cortisone est toutefois utilisée aujourd'hui à outrance, particulièrement chez les animaux, dès qu'une pathologie n'est pas comprise et qu'on veut à tout prix masquer le problème à défaut de réussir à le comprendre.
Son action sur le court à moyen terme est toutefois extrêmement néfaste, car la cortisone n'est absolument pas conçue pour être prise continuellement, pas plus qu'elle n'est conçue pour soigner.
Son action immunosuppressive augmente drastiquement le risque d'infections.
La cortisone empêche également le bon fonctionnement du glucose et des lipides, une apparition de diabète et une prise de poids importante est donc très souvent observée (ce qui est totalement délétère par exemple sur un cheval SME à qui cela serait administré pour soulager un emphysème. D'autant que très souvent, le trouble respiratoire vient déjà du souci métabolique. Dans ce type de cas, la cortisone vient renforcer le problème initial).
La cortisone génère par ailleurs une forte rétention d'eau. Elle augmente également le catabolisme protéique. Ce qui veut dire que l'on retrouve souvent des animaux déshydratés (là où on essaye au contraire de stimuler leur système lymphatique), le tout accompagné d'une fonte massive au niveau musculaire, ce qui les affaiblit d'avantage. Et l'absorption du calcium est également perturbée.
Enfin et surtout, les surrénales cessent de fonctionner et de créer du cortisol pendant la durée du traitement (estimant que la cortisone qui en est un dérivé, va jouer son rôle au niveau métabolique). L'insuffisance surrénalienne qui peut en découler après l'arrêt du traitement est à l'origine de mélanomes, de troubles digestifs, de maux de tête, d'hypoglycémies, d'hyponatrémie (manque de sel), de tachycardies et lombalgies.
En d'autres termes, bloquer le fonctionnement génétique du corps pour l'empêcher de se défendre contre une pathologie dont l'origine n'a pas été comprise, finit par entraîner des effets secondaires durant la prise du médicament, pour enfin avoir des conséquences encore plus néfastes une fois le traitement arrêté, du fait de l'insuffisance surrénale qui en résulte. C'est d'ailleurs pour cela qu'il est recommandé de l'arrêter de façon très progressive.
Pour toutes ces raisons, nous n'encourageons pas la prise de cortisone. Si votre animal n'est pas en fin de vie dans une logique de soin palliatif, ni allergique à une substance spécifique qu'il vient malencontreusement d'ingérer, la prise de cortisone ne fait aucun sens et peut même lui nuire.
Espérant avoir répondu à cette question qui revient très souvent, nous vous souhaitons une belle journée !
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